Live auction - bpv_527424 - DOMITIANUS Tétradrachme syro-phénicien
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Alle Gewinngebote unterliegen einem Aufschlag von 18 % für Verkaufskosten.
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Schätzung : | 720 € |
Preis : | 420 € |
Höchstgebot : | 420 € |
Verkaufsende : | 04 Juni 2019 15:01:11 |
Bieter : | 1 Bieter |
Type : Tétradrachme syro-phénicien
Datum: 91-92
Name der Münzstätte / Stadt : Antioche, Syrie, Séleucie et Piérie
Metall : Silber
Durchmesser : 26 mm
Stempelstellung : 12 h.
Gewicht : 15,11 g.
Seltenheitsgrad : R1
Kommentare zum Erhaltungszustand:
Exemplaire sur un flan ovale bien centré des deux côtés. Très beau portrait de bon style, centrage correct avec toutes les légendes lisibles, la surface d’origine est encore présente. On note un grafitti devant le visage, un aleph en paléo-hébreu. Joli revers de style fin, bien venu à la frappe. Belle patine de collection ancienne
N° im Nachschlagewerk :
Pedigree :
Cet exemplaire est le 0147_021 de la base TSP, il provient de la trouvaille dite de Cisjordanie, du stock CGB en 2013 BPV_153668)
Vorderseite
Beschreibung Vorderseite Tête laurée de Domitien à droite avec l’égide nouvelle sur la poitrine(O*4).
Legende des Averses AUTO KAISAR DOMITIANOS SEB GERM (Autokrtor Kaisaros Domitianos Sebastos Germanikos).
Übersetzung der Vorderseite (L'empereur césar Domitien auguste germanique).
Rückseite
Beschreibung Rückseite Aigle debout à gauche, tête et queue à droite sur un foudre, les ailes déployées ; une palme verticale dans le champ à gauche.
Legende des Reverses : ETOUS NEOU IEROU ENDEKATOU,.
Übersetzung der Rückseite (année sainte onzième du règne).
Kommentare
L’an 11, comme l’année 13, utilise un nouveau graveur tant pour l’avers que le revers ; ce nouveau graveur continue peut-être sous Nerva pour les portraits des droits, alors que les revers vont revenir aux productions médiocres et figées.
Deux points importants sont à remarquer : ces changements de graveurs montrent que le personnel de l’atelier, pour la partie artistique, n’était pas comme à Rome appointé d’une manière fixe mais très probablement recruté à chaque fois qu’une émission était prévue. Ce recrutement se faisait-il par appel d’offres, par concours ou par copinage, nous l’ignorerons certainement toujours.
Disons simplement que si les frappes de Domitien des années 2 et 7 sont tellement médiocres, le recrutement n’a guère dû prendre en compte les compétences et la qualité mais seulement le coût par coin, celles des années 8 à 13 montrent que l’on a sélectionné le meilleur pour les droits mais seulement en 11 et 13 pour les revers.
Autre point important, quand ce nouveau graveur prend aussi en charge les coins de revers, il introduit une position de l’aigle plus vivante. Par l’opposition des directions du corps d’un coté, de la tête et de la queue de l’autre, il est le premier à représenter l’aigle non comme une divinité mais comme un oiseau vivant. Symboliquement, c’est une révolution car on passe de la représentation hiératique d’une quasi-statue, en tous cas immobile, à celle d’un oiseau en mouvement, vivant, incarnation d’un principe et non plus sa simple image.
Sur le plan des mentalités, c’est aussi révolutionnaire que le passage de la représentation égyptienne de l’homme, stéréotypée, sans relief ni mouvement palpable, conçue pour être un simple symbole d’homme, à la représentation de l’homme sur un vase grec, individualisée, en relief, en mouvement, conçue pour être vue et identifiée par un spectateur comme la représentation d’un individu unique et non pas simple hiéroglyphe sophistiqué.
Nous ignorerons toujours si l’artiste était conscient du bond conceptuel qu’il faisait effectuer à tous ceux qui allaient avoir en main son travail, ni s’il était membre d’un culte particulier. En revanche, nous pouvons constater en fouillant dans nos poches que le XXe siècle a réussi à faire parcourir le chemin inverse aux populations : il part d’une Semeuse, celle de Roty, qui satisfait à tous les critères grecs pour aboutir à la Semeuse des euros, simple silhouette vide, indigne même de la mentalité pré-grecque. Sachant que l’on ne peut pas croire que les responsables de ce choix régressif aient été conscients de ce qu’ils faisaient, peut-on supposer que notre graveur d’Antioche l’était dans l’autre sens ?
Il reste en tous cas que le revers de cette monnaie constitue une véritable révolution dans les mentalités, un changement de paradigme.
Soixante quinze exemplaires sont maintenant répertoriés dans la base TSP dont, parmi les exemplaires en musées, Paris (3), Berlin (3), British Museum, Oxford, ANS (2), Jérusalem, Boston Museum, Fitzwilliam Museum, Glasgow Hunterian, Yale, Cambridge, Vienne et Oxford.
Deux points importants sont à remarquer : ces changements de graveurs montrent que le personnel de l’atelier, pour la partie artistique, n’était pas comme à Rome appointé d’une manière fixe mais très probablement recruté à chaque fois qu’une émission était prévue. Ce recrutement se faisait-il par appel d’offres, par concours ou par copinage, nous l’ignorerons certainement toujours.
Disons simplement que si les frappes de Domitien des années 2 et 7 sont tellement médiocres, le recrutement n’a guère dû prendre en compte les compétences et la qualité mais seulement le coût par coin, celles des années 8 à 13 montrent que l’on a sélectionné le meilleur pour les droits mais seulement en 11 et 13 pour les revers.
Autre point important, quand ce nouveau graveur prend aussi en charge les coins de revers, il introduit une position de l’aigle plus vivante. Par l’opposition des directions du corps d’un coté, de la tête et de la queue de l’autre, il est le premier à représenter l’aigle non comme une divinité mais comme un oiseau vivant. Symboliquement, c’est une révolution car on passe de la représentation hiératique d’une quasi-statue, en tous cas immobile, à celle d’un oiseau en mouvement, vivant, incarnation d’un principe et non plus sa simple image.
Sur le plan des mentalités, c’est aussi révolutionnaire que le passage de la représentation égyptienne de l’homme, stéréotypée, sans relief ni mouvement palpable, conçue pour être un simple symbole d’homme, à la représentation de l’homme sur un vase grec, individualisée, en relief, en mouvement, conçue pour être vue et identifiée par un spectateur comme la représentation d’un individu unique et non pas simple hiéroglyphe sophistiqué.
Nous ignorerons toujours si l’artiste était conscient du bond conceptuel qu’il faisait effectuer à tous ceux qui allaient avoir en main son travail, ni s’il était membre d’un culte particulier. En revanche, nous pouvons constater en fouillant dans nos poches que le XXe siècle a réussi à faire parcourir le chemin inverse aux populations : il part d’une Semeuse, celle de Roty, qui satisfait à tous les critères grecs pour aboutir à la Semeuse des euros, simple silhouette vide, indigne même de la mentalité pré-grecque. Sachant que l’on ne peut pas croire que les responsables de ce choix régressif aient été conscients de ce qu’ils faisaient, peut-on supposer que notre graveur d’Antioche l’était dans l’autre sens ?
Il reste en tous cas que le revers de cette monnaie constitue une véritable révolution dans les mentalités, un changement de paradigme.
Soixante quinze exemplaires sont maintenant répertoriés dans la base TSP dont, parmi les exemplaires en musées, Paris (3), Berlin (3), British Museum, Oxford, ANS (2), Jérusalem, Boston Museum, Fitzwilliam Museum, Glasgow Hunterian, Yale, Cambridge, Vienne et Oxford.