lt77 - Trésors monétaires XXVII - Monnayages de Francie, des deniers Carolingiens aux premiers Capétiens Collectif
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Autor : Collectif
Verleger : Bibliothèque nationale de France
Sprache : français
Beschreibung : Paris 2018, broché, 21 x 29,7 cm, broché, XV + 376 pages, 38 planches de monnaies en noir et blanc
Gewicht : 1610 g.
Artikel
Le 27e volume de la revue Trésors monétaires vient d'être publié par la Bibliothèque Nationale de France : Trésors monétaires XXVII, Monnayage de Francie, des derniers Carolingiens aux premiers Capétiens. Quel volume pour qui s'intéresse aux monnayages royaux et féodaux du Xe au XIIe siècle !
Le dernier travail d'ampleur sur le monnayage du Xe siècle, remonte à 1971, avec la publication du dépôt monétaire de Fécamp, sous la plume de Françoise Dumas. Avec ce nouveau volume, ce ne sont pas moins de six dépôts monétaires découverts dans l'Oise, le Loiret, la Somme, le Val-d'Oise qui ont fait l'objet d'études très détaillées. Celles-ci sont complétées par deux remarquables synthèses de Marc Bompaire et de Bruno Foucray.
Tout d'abord, Steve Achache, Marc Bompaire et Aude Castelas, se sont attachés à étudier une partie du trésor du Loiret, dispersé peu scrupuleusement pas des numismates professionnels et dont la Bibliothèque Nationale de France a toutefois pu acquérir en 1998, un lot de 1001 monnaies. Steve Achache s'est livré à une remarquable étude caractéroscopique permettant notamment de montrer des liaisons de coins au sein de l'atelier de Château-Landon, entre plusieurs séries présentant des monogrammes différents.
La question d'un atelier central frappant pour plusieurs ateliers et initiée par Jean Lafaurie est largement évoquée : elle semble ne pas devoir être retenue, une seule liaison de coin ayant été observée. Plus qu'un atelier central, il peut s'agir du travail réalisé par un même graveur travaillant pour plusieurs ateliers. Le cas est fréquent pour les XVIe et XVIIe siècles et bien attesté par les archives.
Le dépôt monétaire de Maffliers (Val-d'Oise) est composé de 269 monnaies enfouies entre 960 et 970. Cet ensemble, très homogène, comprend 243 deniers et 26 oboles des comtés de Paris, Senlis et Meaux, tous avec une légende bilinéaire. Ce dépôt monétaire, étudié par Bruno Foucray, contient de nombreuses exemplaires rarissimes d'Hugues le Grand et de son fils, Hugues Capet en tant que duc, avant son élection en tant que roi de France. Outre la publication de nombreux exemplaires inédits avec la légende COR/COB au droit, pour les ateliers de Saint-Denis et d'Arpajon, Bruno Foucray nous fait connaître un denier de Notre-Dame de Paris. Cette remarquable découverte lui permet enfin de classer à Notre-Dame de Paris des deniers jusque-là classés à Sainte-Marie du Puy. La connaissance du monnayage de Francie sous Hugues Capet en tant que duc est entièrement renouvelée.
L'étude dépôt monétaire de Cuts (Oise) menée par Bruno Foucray, Marc Bompaire et Jean-Yves Kind, à partir des 1108 monnaies qui ont pu intégrer les collections du Cabinet des médailles de la BnF, bouleverse considérablement nos acquis historiques des règnes d'Hugues Capet et de Robert II. Hormis 644 deniers et oboles précédemment classées à Château-Landon et reclassées à Senlis par les auteurs, le dépôt monétaire contient de nombreuses monnaies inédites ou de la plus grande rareté.
Tout comme Maffliers, ce dépôt monétaire a livré un rarissime denier de Notre-Dame de Paris, précédemment classé au Puy, 48 deniers de Soissons au nom de Robert II (connus par un unique exemplaire depuis le XIXe siècle), et 5 oboles au même type et inédites. Les 318 monnaies de Quentovic au nom de Robert II inconnues avant la découverte du dépôt monétaire de Cuts, livrent autant d'informations que certains documents d'archives. Ces monnaies montrent non seulement que la ville de Quentovic, supposément détruite par les invasions vikings, était toujours debout et qu'elle appartenait de surcroît au domaine royal. Parmi les monnaies inédites d'exception se trouvaient un denier de Saint-Médard de Soissons au nom d'Hugues Capet ainsi que deux deniers d'Arras associant le nom de ce roi à celui de Baudouin IV, comte de Flandre. De composition plus modeste et moins diversifié que le dépôt monétaire de Fécamp, le dépôt monétaire de Cuts – avec une date d'enfouissement située entre 988 et 991 – constitue un jalon chronologique très important pour la fin du Xe siècle.
Le double trésor monétaire de Vignacourt (Somme) a été étudié par Bruno Foucray et Marc Bompaire. Composé de 1523 monnaies contenues dans une céramique et deux petits sacs de toile, cet ensemble fut découvert fortuitement en 2002 et acheté en 2007 par le musée d'Amiens. Son enfouissement est situé vers 1065-1070. Ce dépôt monétaire contenait un denier de Beauvais au nom d'Hugues Capet, alors que ce type était absent du dépôt monétaire de Cuts et permet aux auteurs de s'interroger sur leur attribution à ce roi. Ils pensent que ces deniers n'ont pas été frappés du vivant d'Hugues Capet, mais entre 1030/1050-1150. Il faudra désormais émettre les plus grandes réserves au sujet de l'attribution de ces monnaies au premier des Capétiens. Les auteurs publient de nombreuses monnaies inédites et s'attache à dresser plusieurs tableaux typo-chrono-typologiques des ateliers de Paris, Senlis, Orléans et Montreuil. Une étude particulière est consacrée aux monnayages amienois.
Le dépôt monétaire de Bordeaux-en-Gâtinet (Loiret) caché au début du XIIe siècle, et étudié par Marc Bompaire et Maryse Blet-Lemarquand, permet de proposer un nouveau classement et une nouvelle datation des monnaies de Sancerre, avec 45 exemplaires issus de la même paire de coins. L'étude présente également de nombreuses analyses métalliques.
Enfin, Bruno Foucray publié un petite dépôt monétaire de 7 deniers et 1 obole de Philippe Ier découvert en 2005 lors de fouilles archéologiques menées en 2005 dans l'église de Marly-la-Ville (Val-d'Oise).
Ce 27e volume de la revue Trésors monétaires, d'une incroyable richesse par le contenu des différents dépôts monétaires publiés, se termine par deux remarquables synthèses, l'une de Marc Bompaire sur le monnayage en Francie occidentale au Xe siècle et l'apport des trésors monétaires, l'autre de Bruno Foucray intitulé « Catalogue des monnaies royales et féodales de Francie des derniers Carolingiens aux premiers Capétiens (936-1108 ».
Aucun volume de Trésors monétaires n'a autant apporté aux monnayages royaux et féodaux de France. Il devrait figurer dans toute bonne bibliothèque numismatique. Nombre de points restent encore à éclaircir, notamment au sujet des émissions successives du long règne de Philippe Ier. Des avancées significatives pour la connaissance de ce monnayage ne pourront se faire que par l'étude de nouveaux dépôts monétaires pouvant potentiellement fournir de nouveaux et précieux jalons chronologiques.
Arnaud Clairand - BULLETIN NUMISMATIQUE n°175 - Mai 2018.
Le dernier travail d'ampleur sur le monnayage du Xe siècle, remonte à 1971, avec la publication du dépôt monétaire de Fécamp, sous la plume de Françoise Dumas. Avec ce nouveau volume, ce ne sont pas moins de six dépôts monétaires découverts dans l'Oise, le Loiret, la Somme, le Val-d'Oise qui ont fait l'objet d'études très détaillées. Celles-ci sont complétées par deux remarquables synthèses de Marc Bompaire et de Bruno Foucray.
Tout d'abord, Steve Achache, Marc Bompaire et Aude Castelas, se sont attachés à étudier une partie du trésor du Loiret, dispersé peu scrupuleusement pas des numismates professionnels et dont la Bibliothèque Nationale de France a toutefois pu acquérir en 1998, un lot de 1001 monnaies. Steve Achache s'est livré à une remarquable étude caractéroscopique permettant notamment de montrer des liaisons de coins au sein de l'atelier de Château-Landon, entre plusieurs séries présentant des monogrammes différents.
La question d'un atelier central frappant pour plusieurs ateliers et initiée par Jean Lafaurie est largement évoquée : elle semble ne pas devoir être retenue, une seule liaison de coin ayant été observée. Plus qu'un atelier central, il peut s'agir du travail réalisé par un même graveur travaillant pour plusieurs ateliers. Le cas est fréquent pour les XVIe et XVIIe siècles et bien attesté par les archives.
Le dépôt monétaire de Maffliers (Val-d'Oise) est composé de 269 monnaies enfouies entre 960 et 970. Cet ensemble, très homogène, comprend 243 deniers et 26 oboles des comtés de Paris, Senlis et Meaux, tous avec une légende bilinéaire. Ce dépôt monétaire, étudié par Bruno Foucray, contient de nombreuses exemplaires rarissimes d'Hugues le Grand et de son fils, Hugues Capet en tant que duc, avant son élection en tant que roi de France. Outre la publication de nombreux exemplaires inédits avec la légende COR/COB au droit, pour les ateliers de Saint-Denis et d'Arpajon, Bruno Foucray nous fait connaître un denier de Notre-Dame de Paris. Cette remarquable découverte lui permet enfin de classer à Notre-Dame de Paris des deniers jusque-là classés à Sainte-Marie du Puy. La connaissance du monnayage de Francie sous Hugues Capet en tant que duc est entièrement renouvelée.
L'étude dépôt monétaire de Cuts (Oise) menée par Bruno Foucray, Marc Bompaire et Jean-Yves Kind, à partir des 1108 monnaies qui ont pu intégrer les collections du Cabinet des médailles de la BnF, bouleverse considérablement nos acquis historiques des règnes d'Hugues Capet et de Robert II. Hormis 644 deniers et oboles précédemment classées à Château-Landon et reclassées à Senlis par les auteurs, le dépôt monétaire contient de nombreuses monnaies inédites ou de la plus grande rareté.
Tout comme Maffliers, ce dépôt monétaire a livré un rarissime denier de Notre-Dame de Paris, précédemment classé au Puy, 48 deniers de Soissons au nom de Robert II (connus par un unique exemplaire depuis le XIXe siècle), et 5 oboles au même type et inédites. Les 318 monnaies de Quentovic au nom de Robert II inconnues avant la découverte du dépôt monétaire de Cuts, livrent autant d'informations que certains documents d'archives. Ces monnaies montrent non seulement que la ville de Quentovic, supposément détruite par les invasions vikings, était toujours debout et qu'elle appartenait de surcroît au domaine royal. Parmi les monnaies inédites d'exception se trouvaient un denier de Saint-Médard de Soissons au nom d'Hugues Capet ainsi que deux deniers d'Arras associant le nom de ce roi à celui de Baudouin IV, comte de Flandre. De composition plus modeste et moins diversifié que le dépôt monétaire de Fécamp, le dépôt monétaire de Cuts – avec une date d'enfouissement située entre 988 et 991 – constitue un jalon chronologique très important pour la fin du Xe siècle.
Le double trésor monétaire de Vignacourt (Somme) a été étudié par Bruno Foucray et Marc Bompaire. Composé de 1523 monnaies contenues dans une céramique et deux petits sacs de toile, cet ensemble fut découvert fortuitement en 2002 et acheté en 2007 par le musée d'Amiens. Son enfouissement est situé vers 1065-1070. Ce dépôt monétaire contenait un denier de Beauvais au nom d'Hugues Capet, alors que ce type était absent du dépôt monétaire de Cuts et permet aux auteurs de s'interroger sur leur attribution à ce roi. Ils pensent que ces deniers n'ont pas été frappés du vivant d'Hugues Capet, mais entre 1030/1050-1150. Il faudra désormais émettre les plus grandes réserves au sujet de l'attribution de ces monnaies au premier des Capétiens. Les auteurs publient de nombreuses monnaies inédites et s'attache à dresser plusieurs tableaux typo-chrono-typologiques des ateliers de Paris, Senlis, Orléans et Montreuil. Une étude particulière est consacrée aux monnayages amienois.
Le dépôt monétaire de Bordeaux-en-Gâtinet (Loiret) caché au début du XIIe siècle, et étudié par Marc Bompaire et Maryse Blet-Lemarquand, permet de proposer un nouveau classement et une nouvelle datation des monnaies de Sancerre, avec 45 exemplaires issus de la même paire de coins. L'étude présente également de nombreuses analyses métalliques.
Enfin, Bruno Foucray publié un petite dépôt monétaire de 7 deniers et 1 obole de Philippe Ier découvert en 2005 lors de fouilles archéologiques menées en 2005 dans l'église de Marly-la-Ville (Val-d'Oise).
Ce 27e volume de la revue Trésors monétaires, d'une incroyable richesse par le contenu des différents dépôts monétaires publiés, se termine par deux remarquables synthèses, l'une de Marc Bompaire sur le monnayage en Francie occidentale au Xe siècle et l'apport des trésors monétaires, l'autre de Bruno Foucray intitulé « Catalogue des monnaies royales et féodales de Francie des derniers Carolingiens aux premiers Capétiens (936-1108 ».
Aucun volume de Trésors monétaires n'a autant apporté aux monnayages royaux et féodaux de France. Il devrait figurer dans toute bonne bibliothèque numismatique. Nombre de points restent encore à éclaircir, notamment au sujet des émissions successives du long règne de Philippe Ier. Des avancées significatives pour la connaissance de ce monnayage ne pourront se faire que par l'étude de nouveaux dépôts monétaires pouvant potentiellement fournir de nouveaux et précieux jalons chronologiques.
Arnaud Clairand - BULLETIN NUMISMATIQUE n°175 - Mai 2018.